Dossiers
Les Apaches en fureur !
Dernière actualisation le 31 mars 2009
Les hélicoptères AH-64 Apache étaient réputés trop complexes et d'un coût trop élevé. Certains disaient même qu'ils ne pourraient jamais fonctionner. La guerre du Golfe a offert un formidable démenti à toutes ces affirmations.
Dans le Golfe, le colonel William Bryan était à la tête des Apache du 2e bataillon du 229e régiment d'aviation légère de l'US Army venus en appui de la 101e division aéroportée. "Le secteur où nous étions stationnés se trouvait très à l'ouest des principales concentrations de troupes irakiennes. Il était peu défendu et peu peuplé. Pratiquement le 1er jour de l'offensive terrestre, nous rejoignîmes l'Euphrate, à environ 50 km au nord de la base avancée de la division".
Sans issue :
"Les Irakiens que nous repérâmes réalisèrent qu'ils étaient isolés et tentèrent de fuir vers le nord, mais, dès qu'ils virent apparaître nos hélicoptères, ils se mirent à couvert, abandonnant leurs véhicules que nous détruisîmes. Lorsque nous tombions sur un convoi, une unité passait à l'attaque, une autre restait derrière à 30 km en couverture, une 3e stationnait à 50 km sur l'aire de ravitaillement de la base opérationnelle avancée de la division. Chaque unité aurait pu attaquer à tour de rôle et faire en sorte que l'ennemi soit continuellement harcelé. En manœuvrant ainsi, il aurait été possible de combattre tous ensemble, mais il y aurait eu un moment où nous aurions dû interrompre l'action pour revenir à l'arrière afin de ravitailler et réarmer. Les compagnies étaient réparties en deux escadrilles. L'escadrille légère, constituée de deus Apache, était la 1ere à entrer en action pendant que la 2nd de 3 ou 4 hélicoptères restait en couverture."
Combat permanent :
"Par la suite, l'escadrille lourde prenait le relais. En Europe, on nous avait appris à nous cacher, à utiliser le terrain comme écran avant de lancer les attaques. Dans le désert, l'impossibilité de s'embusquer aurait pu rendre notre situation très périlleuse car certains des missiles antiaériens ennemis avaient une portée supérieure à celle de notre armement. Heureusement, les Irakiens se montrèrent bien peu combatifs. S'ils avaient disposé d'une force blindée, nous aurions attaqué en nous maintenant hors portée, mais dans ce contexte nous tirons avec le canon de 30 mm de façon à stopper l'ennemi et le contraindre à abandonner les véhicules. Ensuite, nous lancions 3 Hellfire pour immobiliser les 3 véhicules de tête. À ce stade, nous étions en mesure de les achever au canon et à l'aide de roquettes de 70 mm. Le Hellfire est un missile à guidage laser de grande précision et à forte pénétration et à forte pénétration conçu pour des cibles blindées. Une fois la cible illuminée, la canonnier installé dans la partie avant de l'habitacle tire le missile qui, grâce au laser, atteindra son objectif avec une précision parfaite, même à une distance supérieure à 12 km, mais je ne suis pas autorisé à en dire davantage. Les roquettes de 70 mm sont une bonne munition pour saturer une zone de faible superficie s'il s'y trouve beaucoup de véhicules et de soldats et s'il est possible d'attaquer d'une distance de 8 à 9 kilomètres. Chaque roquette contient 9 minibombes efficaces contre les blindés légers et l'infanterie. Dans le Golfe, elles causèrent aussi de sérieux dommages aux camions. Le Chain Gun présente une possibilité intermédiaire : c'est officiellement une arme de saturation de zone, mais elle est également très précise et s'attaque plus particulièrement aux blindés légers, dans un rayon de moins de 2 kilomètres."
La menace Irakienne :
"Les missiles irakiens sol-air qui pouvaient être tirés par un soldat mobile constituaient notre principale sujet de préoccupation. De notre côté, nous pouvions brouiller les systèmes sophistiqués de détection à longue portée, en évoluant à basse altitude et en nous arrangeant pour que le bruit ambiant couvre notre détection radar. Cependant, dans le cas des SAM portatifs, même un fantassin caché dans un renfoncement aurait pu nous abattre. En outre, nous savons que l'ennemi avait plus de 5000 véhicules blindés, chacun armé d'une mitrailleuse lourde antiaérienne. Les Irakiens disposaient en plus de canons de 23 et 57 mm. Mais, tant que nous restions à une distance de 3 kilomètres, nous étions en principe hors de portée et, de toute façon, nous évoluions à une altitude inférieure ou égale à 8 mètres. Nous avons mené un grand nombre d'attaques en association avec les A-10 et les F-16 de l'USAF. Ce type de manœuvre s'effectuait sans être programmé, comme cela aurait pu arriver lors d'exercices en Allemagne. Quand nous tombions sur une cible, nous contactions l'officier de liaison aérienne, l'ALO (Air Liaison Officer), pour lui communiquer notre position et celle de la cible. Dès que les chasseurs arrivaient à l'endroit repéré, ils se mettaient en contact avec l'ALO qui attribuait les différents objectifs et communiquait notre fréquence radio aux gars de l'USAF. Parfois nous utilisions nos laser pour illuminer la cible à l'intention des chasseurs, d'autres fois nous lancions des fusées éclairante au phosphore. Nous nous dirigions ensuite vers la cible et effectuions 2 ou 3 survols afin d'évaluer les dégâts. Enfin? nous retournions au bercail".
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